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Géorgie : mesures économiques pour combattre le Covid 19

Plan de relance de l’économie de la Géorgie

       

Géorgie : mesures économiques pour combattre le Covid 19

Géorgie

Le FMI n’a pas révisé le taux de croissance de la Géorgie pour 2020 après la mission de leurs representants à la mi-février, il reste à 4,3%. Selon les annonces du Ministre des Finances et du Gouverneur de la Banque centrale, en cas de forte contraction des revenus touristiques, les autorités disposeraient d’outils budgétaires appropriés pour maintenir la croissance économique à 3%. La dette publique et le déficit budgétaire sont faibles (40% et 2,1% en 2019 respectivement) et intègrent l’émission obligataire de 230MUSD programmée dans le budget 2020 pour stimuler l’économie.

La Géorgie a pris des mesures sévères de confinement qui impactent fortement son économie et l’une de ses principales sources de croissance, le tourisme (11MUSD de perte par mois). La plupart des voyages ont été annulés jusqu’en mai. Les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration sont pourtant la première source de devises pour la population dont une partie représente l’économie grise (estimée entre 20 et 40% du PIB). L’économie serait donc en partie privée de son matelas d’amortissement ce qui pèsera également sur la consommation. Une reprise du tourisme en juin demeure incertaine, les chiffres des annulations fin mars seront plus déterminants à cet égard.

 

On s’attend à une dépréciation du marché de l’immobilier et un ralentissement du secteur de la construction que les autorités pourraient contrebalancer par une politique de poursuite des investissements dans les infrastructures dont les dépenses seront augmentées de 100MUSD.

 

L’effondrement des prix du pétrole, qui bénéficie à l’économie géorgienne en tant qu’importateur pétrolier entrainera une diminution de la demande extérieure et un affaiblissement des envois de fonds des migrants des pays exportateurs de pétrole. La dépendance à ces flux historiquement provenant de Russie et d’Azerbaïdjan, bien qu’en baisse en 2019, reste forte. L’Italie est le premier pays européen des rémittences mais que beaucoup de géorgiens semblent avoir fui.

 

En conséquence, les risques de réduction des entrées de devises ont augmenté conduisant à la dépréciation. La limite psychologique du taux de change du lari de 3GEL / 1 USD a été franchie. La Banque centrale, tout en laissant le taux d’intérêt inchangé à 9%, est intervenue sur les marchés le 13 mars pour la première fois depuis le début de l’année pour vendre 20MUSD et amenant le taux de change à 3.0118 GEL pour 1 USD, soit une dévaluation de 5% depuis le début de l’année. La NBG s’est dite prête à poursuivre ses interventions si la situation l’y appelle.

 

Face à la crise, le Gouvernement a annoncé son plan de relance de l’économie d’un montant de 350MUSD dont voici les premières mesures :

 

  • Le système automatique de remboursement de la TVA, introduit l’an dernier sera accéléré pour doubler les montants remboursés qui passeront de 600MGEL à 1,2Md GEL en 2020.
  • Le report jusqu’en novembre 2020 de règlement des taxes sur la propriété et les revenus des personnes morales du secteur du tourisme pour la période mars-juin est acté. Cette mesure coute 35MUSD et bénéficiera à 18 000 sociétés qui emploient 50 000 personnes.
  • Les intérêts de crédits des hôtels de 4 à 30 chambres seront payés par le Gouvernement. Mesure dont bénéficieront 2000 établissements.
  • Les deux principales banques du pays (TBC et Bank of Georgia) offrent une période de grâce de 3 mois (intérêts et capital) sur les prêts des personnes physiques et des micros entreprises du secteur touristique. Bank of Georgia étend cette mesure aux crédits à la consommation.
  • L’opposition pousse par ailleurs le Gouvernement à suspendre les versements de cotisations obligatoires de retraites pour une période de 8 mois.
  • Le Premier Ministre a annoncé l’initiative du Fonds Cartu (fonds de charité créé par M Ivanishvili, milliardaire et président du parti au pouvoir) qui s’est dit prêt pour allouer à l’Etat des ressources nécessaires pour protéger la population contre le corona virus et combattre la maladie.

 

 

Ioulia SAUTHIER

Cheffe du Service Economique de Tbilissi

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